Michel Bruzat : la Passion du théâtre en Limousin

Nous consacrons cette dernière page “En ces temps de confinement et de déconfinement limité” ou sur e.monsite “En ces temps de crie DECOUVREZ”, par l’annonce d’un événement à venir, à la rentrée de septembre.

Michel Bruzat est devenu metteur en scène, patron d'un théâtre, le théâtre de la Passerelle à Limoges, et enseignant au conservatoire entre 2013 et 2016. 

Lorsque la crise sanitaire a éclaté, et avant le confinement, il préparait, au Théâtre de la Passerelle, la représentation d’Emilie ne sera plus jamais cueillie par l'Anémone de Michel Garneau

Michel Bruzat, dont vous avez découvert déjà la passion pour la poésie et son admiration fidèle pour le poète Joseph Rouffanche, dont il a été l’élève au lycée, dans le témoignage que nous avons publié dans la page facebook du 2 juin : “Redécouvrez un grand poète limousin avec choix de poèmes et le témoignage de Michel Bruzat”, incarne à nos yeux la passion et le dévouement sans faille, gratuit, pour le théâtre.

Il nous donne rendez-vous en septembre pour la pièce de Michel Garneau qu’il n’a pas pu représenter en mars. La Générale devait avoir lieu à la mi-mars.

Voici la présentation qu’il donnait de cette pièce le 11 mars dans Le Populaire :

Avec Nadine Bechade, Marie Thomas, Isabelle Olivier (Compositrice et interprète - Harpe) 

Mise en scène, scénographie : Michel Bruzat - Lumières : Franck Roncière - Costumes : Dolores Alvez Bruzat

A fleur de mot, la parole caressée. 

 

Je vous attends pour, je l'espère un pur moment de théâtre et d'humanité. 

Ces deux soeurs parlent de l'amour, de la religion, de leur père, de leur art, et surtout, du bonheur d'être en vie. 

"Sentir de la joie à être soi, c'est la seule forme de vivre"

Face à face dur, lumineux comme le sont les confidences fraternelles au petit matin. 

Emilie, vibrante comme un cerf-volant, part en quête d'elle même, du sens des mots, de leur véritable sens, celui que l'on nomme,

qu'à force de nommer, l'on finit par perdre... 

On écoute ces deux soeurs comme on contemple une peinture ou qu'on écoute une musique. 

Comment être au monde ? 

 

A bientôt 

 

Michel BRUZAT

 

‍ A vous, 

Michel Garneau se dit le cousin de la cousine des écureuils. Emily Dickinson

un poème à deux voix sur la présence, la musique. 

 

Derrière la porte de sa chambre, Emily écrit des textes dont la grâce n’a d’égale que celle des proses cristallines de Rimbaud, nous dit Christian Bobin 

 

J’ai rencontré  Michel Garneau au Théâtre de la Passerelle dans le cadre du Festival International des Francophonies en 1987 avec Pierre Debauche. 

 

Il y a eu la création de « Quatre à Quatre » Avignon à guichets fermés. Pologne Madagascar, Ile de la Réunion, Ile Maurice, Théâtre Européen Grenoble, coup de cœur Télérama.

 

Puis « Bori-Garneau » à la Passerelle qui sera joué dans le cadre du 50^ème anniversaire de la Nuit de la Poésie, le 27 mars au Théâtre Outremont à Montréal. 

 

Je monte Emily 

 

–    pour retrouver 3 des interprètes de Quatre à Quatre, Nadine Béchade, Marie Thomas, Isabelle Olivier. 

–    Je monte Emilie pour un voyage au pays du langage de la poésie, pour la richesse de sa langue, la liberté, ses mots vivants et quotidiens, l’émotion.

–    Je monte Emilie pour l’imaginaire de Garneau

 

Garneau est un frère qui éclaire l’obscurité de mon ordre/désordre intérieur, il me remplit de joie.

 

Sa langue est un foyer de résistance de la langue vivante contre la langue consommée, réduite, déshabitée. 

 

Il s’agit de la complicité de 2 sœurs qui parlent du grand tout, pudeur et aveu. Dehors et dedans. Visible et invisible. Présence et absence. Temps et éternité. Gloire et anonymat. Extase et néant. 

 

Pour la scénographie j’ai choisi de faire exister la maison d’Emily et son jardin.

 

Nous cherchons la clé pour nous introduire dans l’immense demeure qu’est l’œuvre d’Emily Dickinson, proche de Rimbaud, Baudelaire, Marcelline Desbordes-Valmore, Supervielle.

 

A lire Garneau on sent à quel point les poètes sont des enfants ininterrompus, des regardeurs du ciel

 

Nous sommes heureux avec cette Emilie aventurière de l’esprit, prospectrice des mines de l’âme, exploratrice de l’espace intérieur, défricheuse du langage, arc tendu entre l’extase et le néant, humour espiègle et ironie tranchante.

 

Michel B. 

 

 

Le 16 mars il annonçait l’annulation et le report des spectacles

 

Je me permets de publier dans cette page ARAL le message collectif qu’il a écrit le mois suivant, le 14 avril, à ses amis spectateurs.

 

Amis spectateurs, 

Toujours l'envie d'être une lueur fragile dans la nuit.

Mon action politique, c'est le théâtre.

Puisse cette "pandémie" créer une fissure dans tous les trônes.

Nous sommes condamnés à la fraternité : Un tournant est à prendre.

On se prend à rêver d'un ailleurs où l'être de l'homme serait le bien suprême. 

Inventons ensemble des possibles, 

Que la vie devienne amie. 

On vous attend, à tout de suite, le 18 septembre pour la présentation de cette 34ème saison. 

Et surtout continuez à passer nous voir......

Simplement, cou/rage. 

Michel Bruzat.

L’ARAL a entendu son message. 

Pour nous le Théâtre de la Passerelle fait partie de notre patrimoine limousin vivant. Quand son théâtre sera ré-ouvert à la rentrée, nous serons nombreux, nous l’espérons, à partager avec Michel Bruzat sa passion et son enthousiasme pour le Théâtre.

Le théâtre est le plus exigeant et le plus complet de tous les arts. Il repose sur l’union entre les talents pour arriver à l’harmonie finale du spectacle, sur la solidarité. 

Nous avons envie de terminer cette dernière page de l’ARAL avant l’été, par ces mots d’Alain Badiou qui définissent si bien la démarche de Michel Bruzat :

“Le théâtre, c’est le collectif, la recherche d’une esthétique de la fraternité”.