L’ARAL (Association Régionale des Amis du Limousin) a été fondée en 2016. Elle a pour but premier d’intervenir dans la vie culturelle régionale en mettant en valeur les richesses du patrimoine et l'identité de la région Limousin. Son action est résolument pluridisciplinaire. Elle repose sur trois manifestations différentes:
- Un cycle de conférences qui explore toutes les facettes de l’identité du Limousin.
- L’organisation au printemps et à l’automne de deux Journées de Découverte itinérantes autour d’un fil directeur: patrimoine et paysage.
- La remise du Prix.
Le PRIX ARAL sera remis pour la quatrième fois, sous réserve des conditions sanitaires, le 22 avril 2021 à la Bfm, à 17 heures, au pôle Patrimoine (1er étage). Il se divise en deux catégories : un Prix littéraire et en un Prix documentaire. Pour organiser ce Prix, l’association a bénéficié du soutien de la Bfm (Espace patrimoine), d’ALCA pôle Limousin et de la DRAC.
Le prix ARAL récompense l’auteur d’un livre qui met en valeur l’identité de la région, ses qualités, les richesses de son patrimoine. Il doit avoir été écrit par un auteur qui a des liens profonds avec le Limousin. La publication doit être récente (sur une période d’un an, de la fin novembre à la fin novembre de l’année suivante).
Le jury de l’ARAL s’est réuni le mardi 11 janvier pour choisir les deux Prix ARAL 2020 à partir des ouvrages sélectionnés dans chacune des deux catégories que l’on peut retrouver sur le site internet ARAL. Comme l’an dernier, il a retenu trois ouvrages qui avaient un lien profond avec le Limousin et faisaient preuve d’une qualité d’écriture originale.
Le jury a attribué :
Le Prix Document ex aequo :
- à Pascal Guillerm pour son livre Dolmens et menhirs du Limousin, edition Le Puy Fraud
- à Charlotte Denoël et Alain Charles Dionnet, co-directeurs, pour le catalogue : Chefs-d’oeuvre romans de Saint Martial de Limoges, editions Snoeck
Le Prix littérature :
- à Laurent Albarracin pour son recueil de poèmes L’herbier lunatique, editions Rougerie
La déclaration et la remise des Prix auront lieu à la Bfm de Limoges le 22 avril, au pôle Patrimoine, à 17h, en présence de Monsieur Philippe Pauliat-Defaye, des auteurs, des éditeurs et de plusieurs personnalités.
Une distinction spéciale “hors concours” sera également décernée pour le livre Terre Mere. Textes de Marcelle Delpastre. Gravures de Pavel Macek, éditions MARSA
Une mention “Découverte du Patrimoine vivant du Limousin vivant” sera remise à Jonathan Lebrun, pisciculteur (Pisciculture des Saules blancs à La Gorce, commune de Saint Pardoux)
La cérémonie se clôturera par un verre de l’amitié offert par la ville de Limoges et une séance de signatures.
Rapide présentation des Prix
Pascal Guillerm : Dolmens et menhirs du Limousin (Prix Document ex aequo)
Dessinateur, aquarelliste, Pascal Guillerm a signé des carnets de voyage.
Après s’être consacré aux mégalithes armoricains, il s’est lancé à la recherche des menhirs et dolmens du Limousin. Ces dolmens et menhirs sont disséminés sur tout le territoire, attestant la trace des premiers agriculteurs néolithiques en Limousin, il y a quelque 6 000 ans. Propagateurs d’un mode de vie centré sur la culture de céréales et sur l’élevage, ils ont au fil des siècles façonné le paysage.
Ce livre neuf et entousiaste qui s’appuie sur une culture historique et archéologique nous fait découvrir les origines du Limousin. Chaque mégalithe, accompagné de « son » aquarelle, est géolocalisé, décrit dans son environnement et replacé dans le contexte du Néolithique, ce qui permet au lecteur d’en comprendre le sens et la fonction. Nous sommes ici bien au-delà d’un guide descriptif, même bien informé.
Sous la direction de Charlotte Denoël et Alain-Charles Dionnet : Chefs-d’oeuvre romans de Saint Martial de Limoges
Ce livre d’art et d’histoire est beaucoup plus qu’un catalogue d’exposition. Ce catalogue a d’abord la richesse d’un livre d’art, c’est ce qui a séduit les membres du jury. Il faut saluer dans ce beau livre les nombreuses reproductions, magnifiques, une mise en pages soignée aux formats et découpages variés, la très grande qualité de l’édition. Les articles rédigés par des spécialistes de l’art roman sont d’excellente qualité et accessibles à un large public. Ce livre met en lumière le rayonnement de l’abbaye de Saint Martial de Limoges qui a été, du Xe au XIIe siècle, l’un des foyers religieux, intellectuels et artistiques majeurs de l’Europe. Il offre une synthèse remarquable sur la richesse de la production artistique de Saint-Martial, de l’architecture à la musique, en passant par la sculpture, l’enluminure et les émaux. La place artistique de Saint-Martial de Limoges continue d'être trop méconnue en Limousin alors que son rôle en Europe fut très grand pour le rayonnement de notre région dans de nombreux domaines. Puisse l'obtention de ce prix permettre aux limousins de mieux s'approprier ces heures glorieuses.
Laurent Albarracin : L’herbier lunatique
On peut imaginer que c’est la beauté de la nature limousine qui a suscité certainement les impressions poétiques que contient ce recueil. A travers un vocabulaire dépouillé et simple, les éléments terrestres (la pierre, l’eau, le ciel) cotoient des éléments plus métaphysiques. Ces poèmes s’ouvrent sur la beauté universelle de la nature. La poésie de Laurent Albarracin est une poésie de l’ouvert et de la renaissance. Le sujet lyrique est regard poétique sur le monde, sur la durée, le temps long. Le poète a choisi la forme brève, proche du haï ku, l’image qui condense. L’écriture devient ici une force spirituelle. Chaque image détachée s’offre dans une fulgurance qui transcende le temps vécu dans un espace poétique toujours neuf. Cette poésie est double, poésie de l’immanence, mais aussi poésie métaphysique. Dans cette quête d’écriture épurée, le moi ne pouvait que disparaître ou que s’abolir dans le générique comme dans le haïku.
Distinction Terre Mère textes de Marcelle Delpastre
Marcelle Delpastre n’a cessé tout au long de sa carrière d’auteur, d’être en butte à des stéréotypes localistes : pastourelle limousine, écrivaine en sabot.
Tout en exerçant la profession d’agricultrice, elle a écrit en français et en occitan limousin, une oeuvre remarquable qui reste aujourd’hui encore très méconnue. Le Limousin est bien pour Marcelle Delpastre la substance dont presque poème chaque se nourrit. La terre limousine est à la fois le territoire fondateur et suscite un certain rapport au monde. Le lieu réel devient un lieu poétique. De là, dans sa poésie, l’importance de l’œil et du corps tout entier, manifestation de la com-préhension de “l’homme” dans l’univers.
Mention remise à Jonathan Lebrun, pisciculteur sur la Couze (Les saules blancs )
Pour sa mention Découverte du patrimoine vivant en limousin, l’ARAL a voulu récompenser un savoir faire ancré dans le territoire, inviter les limousins proches de ce beau lieu à découvrir un métier. Loin de la production industrielle, ce producteur élève les truite dans l'eau vive de la rivière Couze qui traverse la pisciculture. Les faibles densités d'élevage sont comparables à celles d'un élevage biologique. L’aliment utilisé garantit une nutrition au plus près des besoins des poissons. Les produits transformés sont à la hauteur du projet. L’élevage raisonné s’accorde ici harmonieusement avec le patrimoine naturel qui apporte une valeur rajoutée.